Petite histoire du papier d’Arménie
En 1885, un certain Auguste Ponsot mit au point le papier d'Arménie dans un petit laboratoire de Montrouge, en banlieue parisienne. Présenté sous la forme d’un carnet de feuilles détachables à faire brûler une par une, ce produit connut un immense succès qui se maintient de nos jours encore ! De composition 100% naturelle, de coût modique, d’utilisation simple et de fabrication artisanale, le produit est resté strictement identique à lui-même au fil du temps et continue à être fabriqué par le même laboratoire familial.
Sa composition est proche de celle de l’encens, puisque le composant principal du papier d’Arménie est le benjoin, résine naturelle provenant du styrax (arbre du Laos). Depuis l’Antiquité, le benjoin est réputé pour ses propriétés antiseptiques et purifiantes, et même pour son action favorable sur le psychisme. Le baume de benjoin était utilisé jadis pour traiter l’asthme et la toux. Pour la fabrication du papier d’Arménie, le benjoin est liquéfié et mélangé avec quelques autres essences naturelles, le tout imbibant de petites feuilles de papier buvard.
Entièrement écologique, le Papier d’Arménie est sans danger pour la couche d’ozone puisqu’il n’emploie aucun gaz propulseur. Pour mieux brûler, les feuilles de papier buvard sont imbibées d’une solution à base d’alcool, et pour ralentir la combustion elles sont passées dans une solution saline naturelle. Quant aux feuilles de papier buvard, elles bénéficient d’une certification par le FSC, organisme international indépendant qui lutte pour une gestion forestière responsable au niveau mondial. Le papier d’Arménie est donc on ne peut plus naturel !
Comment utiliser du papier d’Arménie ?
Il y a tout un rituel à la fois attendrissant et apaisant pour faire brûler le papier d’Arménie : on commence par détacher une feuille du carnet, on la plie en accordéon et on la dépose sur une soucoupe. Puis, on l’allume et on souffle légèrement dessus afin d’éteindre la flamme et de laisser le papier se consumer très lentement en diffusant son odeur dans la pièce. Nos grands-mères dispersaient également des petites feuilles de papier d’Arménie dans leurs armoires, dans leurs tiroirs ou même dans de vieux livres pour les désodoriser et les parfumer agréablement. Dans ce cas, elles ne le faisaient bien sûr pas brûler.
Et pourquoi donc ce nom de papier d’Arménie ? Tout simplement parce que son composant principal, le benjoin, vient traditionnellement d’Arménie !